Linux

CentOS 4.8

ssh(1)


NOM

ssh − Client SSH OpenSSH (programme de connexion à distance)

SYNOPSIS

ssh [−l login_name] hostname | user@hostname [command]

ssh [−afgknqstvxACNPTX1246] [−b bind_address] [−c cipher_spec] [−e escape_char] [−i identity_file] [−l login_name] [−m mac_spec] [−o option] [−p port] [−F configfile] [

                                                  −L                                                       port:host:hostport] [         −R              port:host:hostport] [−D port] hostname | user@hostname [command]

DESCRIPTION

ssh (client SSH) est un programme qui permet de se connecter sur une machine distante, ou d’exécuter des commandes sur une machine distante. Il est supposé remplacer rlogin et rsh, et fournit des transmissions sécurisées et cryptées entre deux machines qui ne sont pas sûres, et ce à travers un réseau non sécurisé. On peut transférer des connexions X11 et des ports TCP/IP arbitraires à travers le tunnel sécurisé.

ssh se connecte et ouvre une session sur la machine hostname. L’utilisateur peut prouver son identité sur la machine distante à l’aide de plusieurs méthodes, qui dépendent de la version du protocole SSH utilisée :

Version 1 du protocole SSH

Tout d’abord, si la machine sur laquelle l’utilisateur veut se connecter est listée dans le fichier /etc/hosts.equiv ou le fichier /etc/ssh/shosts.equiv de la machine distante, et que les noms d’utilisateurs sont identiques des deux côtés, l’utilisateur est immédiatement autorisé à se connecter. Ensuite, si le fichier .rhosts ou .shosts existe dans le répertoire de base (home directory) de l’utilisateur sur la machine distante, contient une ligne avec le nom de la machine cliente et le nom de l’utilisateur sur cette machine, l’utilisateur est autorisé à se connecter. Cette méthode d’authentification utilisée toute seule est normalement refusée par le serveur parce qu’elle n’est pas sécurisée.

La seconde méthode d’authentification utilise les fichiers rhosts ou hosts.equiv avec une authentification par machine basée sur RSA. Ce qui signifie que la connexion est autorisée, si et seulement si la connexion est autorisée par les fichiers $HOME/.rhosts, $HOME/.shosts, /etc/hosts.equiv, ou /etc/ssh/shosts.equiv, et qu’en plus le serveur peut vérifier la clef d’hôte (cf. les fichiers /etc/ssh/ssh_known_hosts et $HOME/.ssh/known_hosts dans la section FICHIERS ). Cette méthode d’authentification comble les failles de sécuritées liées à l’usurpation d’adresses IP, la falsification de DNS ou de routage. [Note aux administrateurs : /etc/hosts.equiv, $HOME/.rhosts, et les protocoles rlogin/rsh en général ne sont pas sécurisés de par leur conception. Par conséquent, s’il y a un besoin de sécurité, il est judicieux de les désactiver.]

La troisième méthode d’authentification de ssh est une authentification basée sur RSA. Cette méthode utilise la cryptographie par clef publique : dans certains cryptosystèmes, on crypte et décrypte à l’aide de clefs différentes, et on ne peut pas déduire la clef de décryptage à partir de la clef de cryptage. Le système RSA fonctionne de cette manière : chaque utilisateur crée une paire clef publique/clef privée à des fins d’authentification. Le serveur connaît la clef publique, mais seul l’utilisateur connaît sa clef privée. Le fichier $HOME/.ssh/authorized_keys contient la liste des clefs publiques autorisée à se connecter. Quand un utilisateur se connecte, le programme ssh signale au serveur la paire de clefs qu’il souhaite utiliser pour la phase d’authentification. Le serveur vérifie si la clef est autorisée, et si c’est le cas, envoie à l’utilisateur (en fait, au programme ssh lancé par l’utilisateur) un défi (challenge) : un nombre aléatoire crypté à l’aide de la clef publique de l’utilisateur. Ce défi (challenge) ne peut être relevé qu’à l’aide de la clef privée (qui permet de décrypter tout message crypté à l’aide de la clef publique). Le client de l’utilisateur relève le défi (challenge) en le décryptant à l’aide de la clef privée. Il prouve ainsi qu’il connaît la clef privée, mais il ne la révèle pas pour autant au serveur.

ssh implémente en standard le protocole d’authentification RSA. L’utilisateur doit créer une paire de clef RSA à l’aide du programme ssh-keygen(1). Ce programme enregistre la clef privée dans $HOME/.ssh/identity et la clef publique dans $HOME/.ssh/identity.pub dans le répertoire de base (home directory) de l’utilisateur. L’utilisateur peut alors copier identity.pub vers $HOME/.ssh/authorized_keys dans son répertoire de base (home directory) sur la machine distante (le fichier authorized_keys est l’équivalent du fichier $HOME/.rhosts et contient une clef par ligne, par conséquent les lignes sont parfois très longues). Grâce à ça, l’utilisateur peut se connecter sans fournir de mot de passe. L’authentification RSA est beaucoup plus sécurisée que l’authentification à l’aide des fichiers rhosts.

En utilisant un agent d’authentification, on rend l’authentification RSA encore plus pratique. Jetez un coup d’oeil à ssh-agent(1) pour plus d’informations à ce sujet.

Si ces autres méthodes d’authentifications échouent, ssh réclame un mot de passe à l’utilisateur. Ce mot de passe est alors envoyé par le réseau à la machine distante. Toutefois, comme toutes les transmissions sont cryptées, on ne peut pas voir le mot de passe en clair se promener en surveillant le réseau.

Version 2 du protocole SSH

Si un utilisateur se connecte à l’aide de la version 2 du protocole, il a à sa disposition des méthodes semblables. Les valeurs par défaut de la variable PreferredAuthentications précisent dans quel ordre utiliser les différentes méthodes d’authentification. Tout d’abord, le client tente une authentification avec la méthode basée sur les machines connues (known_hosts). En cas d’échec, il tente une authentification par clef publique. Si l’authentification n’est toujours pas possible, il tente une authentification par saisie interactive au clavier, et par mot de passe.

La méthode d’authentification par clef publique est semblable à celle de l’authentification RSA décrite dans la section précédente, et peut utiliser les algorithmes RSA ou DSA : Le client utilise sa clef privée $HOME/.ssh/id_dsa ou $HOME/.ssh/id_rsa, pour signer l’identifiant de session, puis envoie le résultat au serveur. Le serveur vérifie si la clef publique correspondante apparaît dans $HOME/.ssh/authorized_keys et accorde l’accès si la clef existe et que sa signature est correcte. L’identifiant de session est dérivé d’une valeur partagée de Diffie-Hellman et n’est connue que du client et du serveur.

Si l’authentification par clef publique échoue ou n’est pas disponible, l’utilisateur peut envoyer un mot de passe crypté pour prouver son identité.

En outre, ssh supporte l’authentification par machine et l’authentification par défi (challenge response).

La version 2 du protocole fournit des mécanismes supplémentaires pour assurer la confidentialité (les données sont cryptées à l’aide de 3DES, Blowfish, CAST128 or Arcfour) et l’intégrité (hmac-md5, hmac-sha1) des données. Il est à noter que la version 1 du protocole ne fournit pas de mécanisme fiable pour garantir l’intégrité de la connexion.

Connexion et exécution de commandes à distance

Quand un utilisateur a prouvé son identité, le serveur exécute une commande donnée, ou connecte l’utilisateur en lui fournissant un interpréteur de commandes (shell) normal sur la machine distante. Toutes les communications avec la commande distante ou l’interpréteur de commandes (shell) distant sont cryptées automatiquement.

Dans le cas où l’utilisateur dispose d’un pseudo-terminal (session connectée normale), on peut utiliser les caractères d’échappement listés ci-après.

Si l’utilisateur ne dispose pas de pseudo-terminal, la session est transparente, et peut servir à transmettre de manière fiable des données binaires. Sur la plupart des systèmes, en réglant le caractère d’échappement à « none », on rend la session transparente, même si on utilise un terminal.

La session prend fin quand la commande ou l’interpréteur de commandes (shell) sur la machine distante se termine, et que toutes les connexions X11 ou TCP/IP sont fermées. Le code de sortie du programme distant est retourné comme code de sortie de ssh.

Caractères d’échappement

Quand on utilise un peudo-terminal, ssh supporte quelques fonctions à travers l’utilisation de caractères d’échappement.

Pour envoyer un simple tilde, il faut taper ~~ ou faire suivre un unique tilde d’un caractère différent de ceux énumérés ci-après. Pour interpréter un caractère d’échappement de manière spéciale, le tilde doit toujours commencer une nouvelle ligne. On peut changer le caractère d’échappement dans les fichiers de configuration à l’aide la directive EscapeChar ou sur la ligne de commande à l’aide de l’option −e.

Les séquences d’échappement supportées (dans cette liste, on considère que « ~ » est le caractère d’échappement par défaut) sont :

      ~.’        Déconnecte

~^Z’ Fait passer ssh en arrière-plan

~#’ Liste les connexions transférées

~&’ Fait passer ssh en arrière-plan à la déconnexion, si des connexions ou des sessions X11 transférées sont toujours en cours.

~?’ Affiche la liste des caractères d’échappement

~C’ Ouvre une ligne de commande (utile pour ajouter des transferts de port/port forwarding à l’aide des options −L et −R , et seulement dans ce cas)

~R’ Demande un reverrouillage de la connexion (uniquement pour la version 2 du protocole SSH, et si la machine d’en face le supporte)

Transfert X11 et TCP (X11 and TCP forwarding)

Si la variable ForwardX11 est réglée à « yes » (voir, à ce sujet, la description des options −X et −x ci-après) et que l’utilisateur utilise X11 (la variable d’environnement DISPLAY est réglée), la connexion à l’affichage X11 est transférée automatiquement à la machine distante. De cette manière, tout programme X11 démarré depuis l’interpréteur de commandes (shell), ou depuis une commande, passe par le canal crypté, et la connexion au serveur X est réalisée sur la machine locale. On ne doit pas régler manuellement la variable DISPLAY. On configure le transfert des connexions X11 sur la ligne de commande ou à l’aide de fichiers de configuration.

La valeur de la variable DISPLAY réglée par ssh pointe vers la machine serveur, mais avec un numéro d’affichage plus grand que zéro. C’est normal, puisque ssh crée un serveur X « mandataire » (proxy) qui sert à transférer les connexions dans le canal crypté.

ssh régle aussi automatiquement les données Xauthority sur la machine serveur. Pour ce faire, il génère un cookie d’authentification aléatoire, l’enregistre dans le Xauthority du serveur, puis vérifie que toutes les connexions sont bien porteuses de ce cookie, et le remplace par le vrai cookie lors de l’ouverture de la connexion. On n’envoie jamais le vrai cookie d’authentification au serveur (et on n’envoie pas les cookies en clair).

Si l’utilisateur se sert d’un agent d’authentification, la connexion à l’agent est transférée automatiquement de la même manière, sauf si cette fonction est désactivée sur la ligne de commandes ou dans un fichier de configuration.

On peut spécifier le transfert de connexions TCP/IP arbitraires dans le canal sécurisé sur la ligne de commande, ou dans un fichier de configuration. Une application possible du transfert TCP/IP est la connexion à une bourse électronique. Le transfert TCP/IP peut aussi permettre de passer à travers des pare-feus (firewalls).

Authentification du serveur

ssh maintient automatiquement une base de données qui contient les identifiants de toutes les machines déjà visitées. Les clefs des machines sont enregistrées dans le fichier $HOME/.ssh/known_hosts du répertoire de base de l’utilisateur (home directory). ssh vérifie en plus automatiquement le fichier /etc/ssh/ssh_known_hosts pour contrôler si des machines sont connues. Les nouvelles machines sont ajoutées automatiquement au fichier de l’utilisateur. En cas de changement dans un identifiant de machine, ssh le signale, et désactive la méthode d’authentification par mot de passe pour interdire la capture du mot de passe par un cheval de Troie, par exemple. Ce mécanisme a aussi pour but d’éviter les attaques de type « man-in-the-middle » qui permettraient autrement de contourner le cryptage. L’option StrictHostKeyChecking permet d’empêcher de se connecter à des machines dont la clef d’hôte serait inconnue ou aurait changé.

Les options sont les suivantes :

−a’ Désactive le transfert de connexion de l’agent d’authentification.

−A’ Active le transfert de connexion de l’agent d’authentification. Peut être précisé pour une machine dans un fichier de configuration.

−b bind_address
Précise une interface réseau émettrice sur une machine qui en possède plusieurs, ou qui a des alias d’adresses réseau.

−c blowfish|3des|des
Choisit un cryptage pour la session. Par défaut 3des. C’est un bon choix, du point de vue de la sécurité. 3des (triple-des) est un algorithme de cryptage-décryptage-cryptage triple qui utilise trois clefs différentes. blowfish est un cryptage de bloc rapide. Il semble bien sécurisé et est beaucoup plus rapide que 3des. des n’est supporté dans le client ssh que pour l’interopérabilité avec les implémentations de la version 1 du protocole qui ne supportent pas le cryptage 3des. Compte tenu de ses faiblesses cryptographiques, son utilisation est fortement déconseillée.

−c cipher_spec
On peut en outre spécifier dans une liste de valeurs séparées par des virgules, une liste de cryptages à utiliser par ordre de préférence. Ne fonctionne qu’avec la version 2 du protocole. Voir l’option Ciphers de ssh_config pour plus d’information.

−e ch|^ch|none
Spécifie le caractère d’échappement pour des sessions avec des pseudo-terminaux (pty). Par défaut « ~ ». Le carctère d’échappement est reconnu uniquement en début de ligne. Le caractère d’échappement suivi d’un point « . » ferme la connexion, suivi de Contrôle-Z suspends la connexion, et suivi de lui-même, envoie le caractère d’échappement une seule fois. En réglant le caractère d’échappement à « none », on supprime tout caractère d’échappement, et on rend la session totalement transparente.

−f’ Demande à ssh de basculer en arrière-plan juste avant d’exécuter la commande. C’est particulièrement utile si ssh demande des mots de passe, mais que l’utilisateur ne les veut pas à l’avant-plan. Cela implique l’option −n. La méthode recommandée pour exécuter des programmes X11 d’un site distant ressemble à quelque chose comme : ssh -f host xterm.

−g’ Permet à des machines distantes de se connecter à des ports transférés locaux.

−i identity_file
Spécifie un fichier qui contient l’identité (la clef privée) à utiliser pour l’authentification RSA ou DSA. Par défaut $HOME/.ssh/identity pour la version 1 du protocole, et $HOME/.ssh/id_rsa et $HOME/.ssh/id_dsa pour la version 2 du protocole. On peut aussi spécifier l’emplacement des fichiers d’identité pour une machine dans le fichier de configuration. On peut spécifier plusieurs options −i (et plusieurs identités dans les fichiers de configuration).

−I smartcard_device
Spécifie un lecteur de carte à puces à utiliser. Le paramètre est le fichier spécial du lecteur de carte à puces que le programme ssh utilisera pour stocker la clef privée RSA de l’utilisateur.

−k’ Désactive les transferts de tickets Kerberos et des jetons AFS. On peut aussi le spécifier pour une machine dans le fichier de configuration.

−l login_name
Spécifie un nom d’utilisateur à utiliser pour la connexion sur la machine distante. On peut aussi le spécifier pour une machine dans le fichier de configuration.

−m mac_spec
Pour la version 2 du protocole, spécifie une liste de codes d’authentification de message (MAC : message authentication code) séparés par des virgules, par ordre de préférence. Voir le mot-clef MACs pour plus d’information.

−n’ redirige l’entrée standard vers /dev/null (en fait, empêche la lecture depuis l’entrée standard). à utiliser lors d’une utilisation de ssh en arrière-plan. On peut s’en servir pour exécuter des programmes X11 sur une machine distante. Par exemple, ssh -n shadows.cs.hut.fi emacs & démarre un emacs sur shadows.cs.hut.fi, et la connexion X11 est transférée automatiquement dans le canal crypté. Le programme ssh est basculé en arrière-plan. Ne fonctionne pas si ssh a besoin d’un mot de passe ; Voir l’option −f

−N’ N’exécute aucune commande distante. Utilisé pour les transferts de ports (seulement dans la version 2 du protocole).

−o option
Utilisé pour passer des options dans le format du fichier de configuration. Par exemple, pour spécifier des options qui n’ont pas d’équivalent en ligne de commande.

−p port
Port à connecter sur la machine distante. On peut aussi le spécifier pour une machine dans le fichier de configuration.

−P’ Utilise un port non privilégié pour les connexions sortantes. Peut servir si on est derrière un pare-feu (firewall) qui refuse les connexions depuis des ports privilégiés. Note : Cette option désactive les options RhostsAuthentication et RhostsRSAAuthentication des vieux serveurs.

−q’ Mode silencieux. Supprime tous les messages d’avertissement et de diagnostic.

−s’ Invoque un sous-système sur la machine distante. Les sous-systèmes sont une fonctionnalité de la version 2 du protocole, et simplifient l’utilisation de SSH pour la transmission sécurisée d’autres applications (par exemple sftp). La commande distante spécifie le sous-système.

−t’ Force l’allocation d’un pseudo-terminal. Utilisé pour exécuter des programmes en mode écran sur la machine distante. En particulier, c’est fort utile pour les applications qui implémentent des services de menu. En ajoutant des options −t, on force l’allocation de terminaux, même si ssh n’a pas de terminal local.

−T’ Désactive l’allocation de pseudo-terminal.

−v’ Mode bavard. ssh affiche des messages de diagnostic sur ce qu’il fait. Fort utile pour résoudre des problèmes de connexion, d’authentification ou de configuration. En ajoutant des options −v, ssh devient de plus en plus bavard. Au maximum 3.

−x’ Désactive le transfert X11.

−X’ Active le transfert X11. On peut aussi le spécifier pour une machine dans le fichier de configuration.

−C’ Active la compression de toutes les données (entrée standard, sortie standard, erreur standard, et toutes les données de transfert X11 ou TCP/IP). L’algorithme de compression est le même que celui de gzip(1), et le « niveau » de compression peut être défini par l’option CompressionLevel. La compression peut être souhaitable sur les lignes modem ou les connexions lentes, mais ralentit considérablement tous les transferts si elle est activée sur les réseaux rapides. On peut aussi spécifier la valeur par défaut pour une machine dans le fichier de configuration. Voir l’option Compression.

−F configfile
Spécifie un autre fichier de configuration pour un utilisateur. Si on fournit un chemin vers un fichier sur la ligne de commande, le fichier (/etc/ssh/ssh_config), qui est utilisé pour toute la machine, est ignoré. L’emplacement par défaut pour le fichier de configuration utilisateur est $HOME/.ssh/config.

−L port:host:hostport
Spécifie que le port port sur la machine locale (client) sera transféré sur le port hostport de la machine distante host. Ceci fonctionne grâce à l’allocation d’une socket qui écoute sur le port port de la machine locale, et qui, dès qu’une connexion est établie sur ce port, la transfère à travers le canal sécurisé, et se connecte sur le port hostport de la machine distante host. On peut aussi spécifier des transferts de port (port forwardings) dans le fichier de configuration. Seul root peut transférer des ports privilégiés. On peut spécifier des adresses IPv6 à l’aide d’une autre syntaxe : port/host/hostport

−R port:host:hostport
Spécifie que le port donné hostport de la machine distante host sera transféré au port port de la machine locale. Ceci fonctionne grâce à l’allocation d’une socket qui écoute sur le port hostport de la machine distante host, et qui, dès qu’une connexion est établie sur ce port, la transfère à travers le canal sécurisé, et se connecte sur le port port de la machine locale. On peut aussi spécifier des transferts de port (port forwardings) dans le fichier de configuration. On ne peut transférer des ports privilégiés que si on se connecte en tant que root sur la machine distante. On peut spécifier des adresses IPv6 à l’aide d’une autre syntaxe : port/host/hostport

−D port
Spécifie un transfert « dynamique » des ports au niveau applicatif. Ceci fonctionne grâce à l’allocation d’une socket qui écoute sur le port port de la machine locale, et qui, dès qu’une connexion est établie sur ce port, la transfère à travers le canal sécurisé, et le protocole applicatif est utilisé pour déterminer où se connecter sur la machine distante. Pour l’instant, seul le protocole SOCKS4 est supporté, et ssh se comporte alors comme un serveur SOCKS4. Seul root peut tranférer des ports privilégiés. On peut aussi spécifier un transfert de port dynamique dans le fichier de configuration.

−1’ Force ssh à n’essayer que la version 1 du protocole.

−2’ Force ssh à n’essayer que la version 2 du protocole.

−4’ Force ssh à n’utiliser que des adresses IPv4.

−6’ Force ssh à n’utiliser que des adresses IPv6.

FICHIERS DE CONFIGURATION

ssh peut accessoirement obtenir des données de configuration depuis des fichiers utilisateur, ou depuis un fichier de configuration pour le système. Le format du fichier et les options de configuration sont décrits dans ssh_config(5).

ENVIRONNEMENT

ssh règle normalement les variables d’environnement suivantes :

       DISPLAY

La variable d’environnement DISPLAY indique l’emplacement du serveur X11. Elle est réglée automatiquement par ssh à une valeur comme « hostname:n » où hostname indique la machine sur laquelle s’exécute l’interpréteur de commandes, et n est un entier strictement positif (n >= 1). ssh utilise cette valeur spéciale pour transférer les connexions X11 à travers le canal sécurisé. Normalement, l’utilisateur ne doit pas modifier cette variable explicitement, ce qui aurait pour résultat de rendre la connexion non sécurisée (et obligerait l’utilisateur à copier manuellement les cookies d’accréditation).

HOME’ Règle l’emplacement du répertoire de base de l’utilisateur (home directory).

LOGNAME
Synonyme pour USER. Réglé pour compatibilité avec les systèmes qui utilisent cette variable.

MAIL’ Emplacement de la boîte à lettres de l’utilisateur.

PATH’ Réglé à la valeur de la variable PATH, telle qu’elle était lors de la compilation de ssh.

SSH_ASKPASS
Si ssh nécessite un mot de passe (passphrase), il le lit depuis le terminal en cours s’il est exécuté depuis un terminal. Si ssh n’est pas associé à un terminal, mais peut lire les variables d’environnement DISPLAY et SSH_ASKPASS, il exécute le programme spécifié dans SSH_ASKPASS et ouvre une fenêtre X11 pour lire le mot de passe. C’est particulièrement utile lors d’un appel de ssh depuis .Xsession ou un script lié. (Note : sur certaines machines, il peut être nécessaire de rediriger l’entrée depuis /dev/null pour que tout fonctionne.)

SSH_AUTH_SOCK
Identifie le chemin de la socket unix-domain utilisée pour communiquer avec l’agent.

SSH_CLIENT
Identifie le bout de la connexion du client. La variable contient trois valeurs séparées par des espaces : l’adress ip du client, le numéro de port du client et le numéro de port du serveur.

SSH_ORIGINAL_COMMAND
Cette variable contient la ligne de commande originale si une commande a été fournie. On peut utiliser cette variable pour extraire les arguments originaux.

SSH_TTY
Réglé au nom du terminal (emplacement du fichier spécial) associé à l’interpréteur de commandes (shell) ou à la commande en cours. Si la session n’a pas de terminal, la variable n’existe pas.

TZ’ Cette variable indique le fuseau horaire si la variable était réglée lors du démarrage du démon. (c’est à dire que le démon la passe aux nouvelles connexions).

USER’ Contient le nom de l’utilisateur qui se connecte.

En outre, ssh lit le fichier $HOME/.ssh/environment, et ajoute les lignes qui possèdent le format « VARNAME=value » à l’environnement.

FICHIERS

       $HOME/.ssh/known_hosts

Enregistre les clefs de tous les hôtes sur lesquelles l’utilisateur s’est connecté et qui n’apparaissent pas dans le fichier /etc/ssh/ssh_known_hosts. Voir sshd(8).

$HOME/.ssh/identity, $HOME/.ssh/id_dsa, $HOME/.ssh/id_rsa
Contient les identités d’authentification de l’utilisateur, respectivement pour les version RSA 1, DSA 2 et RSA 2 du protocole. Ces fichiers contiennent des données sensibles et ne doivent être lisibles que par l’utilisateur et non accessibles aux autres utilisateurs (en lecture, écriture et exécution). Note : ssh ignore purement et simplement un fichier de clef, s’il est accessible aux autres utilisateurs. On peut spécifier un mot de passe (passphrase) lors de la création de la clef. Le mot de passe (passphrase) est utilisé pour crypter la partie sensible de ce fichier à l’aide de 3DES.

$HOME/.ssh/identity.pub, $HOME/.ssh/id_dsa.pub, $HOME/.ssh/id_rsa.pub
Contiennent les clefs publiques utilisées pour l’authentification (partie publique du fichier d’identité lisible par un humain). Il faut ajouter le contenu du fichier $HOME/.ssh/identity.pub dans les fichiers $HOME/.ssh/authorized_keys sur toutes les machines sur lesquelles l’utilisateur souhaite se connecter à l’aide de la méthode d’authentification RSA de la version 1 du protocole. Il faut ajouter le contenu des fichiers $HOME/.ssh/id_dsa.pub et $HOME/.ssh/id_rsa.pub dans les fichiers $HOME/.ssh/authorized_keys sur toutes les machines sur lesquelles l’utilisateur souhaite se connecter à l’aide de la méthode d’authentification DSA et RSA de la version 2 du protocole. Le contenu de ces fichiers n’est pas sensible et peut rester accessible aux autres utilisateurs, mais ce n’est pas obligatoire. Ces fichiers ne sont pas nécessaires, et de toute façon jamais utilisés automatiquement. C’est juste une commodité pour l’utilisateur.

$HOME/.ssh/config
C’est le fichier de configuration utilisateur. Le format de ce fichier ainsi que les options de configuration sont décrits dans ssh_config(5).

$HOME/.ssh/authorized_keys
Liste les clefs publiques (RSA/DSA) utilisables pour se connecter en tant que cet utilisateur. Le format de ce fichier est décrit dans la page de manuel sshd(8). Dans le cas le plus simple, le format est semblable à celui des fichiers d’identité « .pub ». Ce fichier n’est pas très sensible, mais il est recommandé qu’il soit accessible en lecture/écriture à l’utilisateur, et inaccessible aux autres utilisateurs.

/etc/ssh/ssh_known_hosts
La liste pour tout le système des clefs des machines. Ce fichier doit être préparé par l’administrateur système. Il contient les clefs publiques de toutes les machines accessibles. Ce fichier doit être lisible par tout le monde. Ce fichier contient les clefs publique (une par ligne) au format suivant (les champs sont séparés par des espaces) : le nom de la machine, la clef publique, et un commentaire optionnel. Si des noms différents sont utilisés pour la même machine, tous les noms doivent être listés, séparés par des virgules. Le format est décrit dans la page de manuel sshd(8).

Le nom canonique de la machine (tel que celui qui est retourné par les serveurs de noms) est utilisé par sshd(8) pour vérifier la machine client lors de la connexion ; les autres noms sont nécessaires car ssh ne convertit pas les noms fournis par l’utilisateur en forme canonique avant de vérifier la clef, parce qu’un utilisateur malintentionné ayant accès au serveur de noms pourrait falsifier l’authentification par machine.

/etc/ssh/ssh_config
Le fichier de configuration pour toute la machine. Le format de ce fichier et les options de configuration sont décrits dans ssh_config(5).

/etc/ssh/ssh_host_key, /etc/ssh/ssh_host_dsa_key, /etc/ssh/ssh_host_rsa_key
ces trois fichiers contiennent les parties privées des clefs de machines et sont utilisés par les options RhostsRSAAuthentication et HostbasedAuthentication. Si on utilise la méthode d’authentification de la version 1 du protocole RhostsRSAAuthentication, ssh doit être exécuté en tant que root (setuid root), puisque la clef de la machine n’est lisible que par root. Pour la version 2 du protocole, ssh utilise ssh-keysign(8) pour accéder à la clef de la machine avec HostbasedAuthentication. Ceci supprime la contrainte d’exécuter en tant que root (setuid root) le programme ssh pour utiliser cette méthode d’authentification. Par défaut, on n’exécute pas ssh en tant que root.

$HOME/.Rhosts
Ce fichier est utilisé par l’authentification par .rhosts pour lister les paires machine/utilisateur autorisées à se connecter. Note : rlogin et rsh utilisent également ce fichier, ce qui rend son utilisation avec ssh peu fiable. Chaque ligne du fichier contient un nom de machine (dans la forme canonique retournée par les serveurs de noms), puis un nom d’utilisateur de cette machine, séparés par un espace. Sur certaines machines, ce fichier doit être lisible par tous les utilisateurs, si le répertoire de base (home directory) de l’utilisateur est sur une partition NFS, parce que sshd(8) lit ce fichier en tant que root. En outre, ce fichier doit être la propriété de l’utilisateur, et ne doit autoriser l’écriture pour personne d’autre. Les permissions recommandées pour la plupart des machines sont : lecture/écriture pour l’utilisateur, et non accessible pour les autres utilisateurs.

Note : par défaut, sshd(8) est installé de telle manière qu’il nécessite une authentification RSA par machine avant d’autoriser une authentification par .rhosts. Si la machine serveur n’a pas la clef de la machine cliente dans son fichier /etc/ssh/ssh_known_hosts, elle peut être enregistrée dans le fichier $HOME/.ssh/known_hosts. La manière la plus simple pour l’enregistrer est de se connecter à la machine cliente depuis la machine serveur à l’aide de ssh : ceci ajoute automatiquement la clef de la machine au fichier $HOME/.ssh/known_hosts.

$HOME/.shosts
Ce fichier est utilisé exactement de la même façon que le fichier .rhosts. Le but de ce fichier est de pouvoir utiliser les authentifications par rhosts avec ssh sans autoriser de connexions avec rlogin ou rsh(1).

/etc/hosts.equiv
Ce fichier est utilisé lors des authentifications .rhosts. Il contient les noms de machine canoniques, un par ligne (le format complet est décrit dans la page de manuel de sshd(8) ). Si la machine cliente apparaît dans ce fichier, la connexion est autorisée automatiquement, si le nom de l’utilisateur est le même côté client et serveur. En outre, une authentification RSA par machine est normalement nécessaire. Seul root doit avoir la permission d’écrire dans ce fichier.

/etc/ssh/shosts.equiv
Ce fichier est traité exactement comme le fichier /etc/hosts.equiv. Il peut servir à autoriser des connexions avec ssh mais sans utiliser rsh/rlogin.

/etc/ssh/sshrc
Les commandes contenues dans ce fichier sont exécutées ssh exécute les commandes contenues dans ce fichier à la connexion de l’utilisateur, juste avant l’exécution de l’interpréteur de commande (shell) ou de la commande. Voir la page de manuel de sshd(8) pour plus d’information.

$HOME/.ssh/rc
exécute les commandes contenues dans ce fichier à la connexion de l’utilisateur, juste avant l’exécution de l’interpréteur de commande (shell) ou de la commande. Voir la page de manuel de sshd(8) pour plus d’informations.

$HOME/.ssh/environment
Contient des définitions de variables d’environnement supplémentaires. Voir la section ENVIRONNEMENT ci-avant.

DIAGNOSTICS

ssh se termine avec le code de sortie de la commande distante, ou 255 en cas d’erreur.

AUTEURS

OpenSSH est dérivé de la version originale et libre ssh 1.2.12 par Tatu Ylonen. Aaron Campbell, Bob Beck, Markus Friedl, Niels Provos, Theo de Raadt et Dug Song ont corrigé de nombreux bugs, ré-ajouté des nouvelles fonctionnalité et créé OpenSSH. Markus Friedl a contribué au support des versions 1.5 et 2.0 du protocole SSH.

TRADUCTION FRANÃAISE

Laurent GAUTROT <l dot gautrot at free dot fr> 25/10/2002

VOIR AUSSI

rsh(1), scp(1), sftp(1), ssh-add(1), ssh-agent(1), ssh-keygen(1), telnet(1), ssh_config(5), ssh-keysign(8), sshd(8)

                                                         T. Ylonen,                                                                      T.Kivinen,                M. Saarinen,                               T. Rinne, and                                               S. Lehtinen,                                                              SSH ProtocolArchitecture,                     draft-ietf-secsh-architecture-12.txt,                                                             January 2002,     work in progress material.

ssh(1)