Linux |
CentOS 4.8 |
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ptrace(2) |
ptrace − Suivre un processus. |
#include <sys/ptrace.h> long ptrace(enum __ptrace_request requête, int pid, void * addr, int data); |
L’appel-système ptrace fournit au processus parent un moyen de contrôler l’exécution d’un autre processus et d’éditer son image mémoire. L’utilisation primordiale de cette fonction est l’implémentation de points d’arrêt pour le débugging. Un processus suivi se déroule jusqu’à l’arrivée d’un signal. Ensuite il s’interrompt, même si le signal est ignoré, et son père sera averti grâce à la fonction wait(2). Il peut inspecter et modifier le processus fils pendant son arrêt. Le parent peut également faire continuer l’exécution de son fils, éventuellement en ignorant le signal ayant déclenché l’arrêt, ou envoyant un autre signal. Quand le père a fini le suivi, il peut terminer le fils avec PTRACE_KILL ou le faire continuer normalement, non suivi, avec PTRACE_DETACH. La valeur de l’argument requête indique précisément l’action à entreprendre. |
PTRACE_TRACEME |
Le processus en cours va être suivi par son père. Le parent doit être en attente de suivi du fils. Tout signal (sauf SIGKILL) reçu par le processus l’arrêtera, et le père sera notifié grâce à wait. De plus, les appels-ultérieurs à exec par ce processus lui enverront SIGTRAP, ce qui donne au père la possibilité de reprendre le contrôle avant que le nouveau programme continue son exécution? Un processus ne doit pas envoyer cette requête si son père n’est pas prêt à le suivre. Dans cette requête (pid, addr, et data sont ignorés.) |
La requête ci-dessus ne sert que dans le processus fils. Les autres ne servent que dans le père. Par la suite, pid précise le fils sur lequel agir. Pour les requêtes autres que PTRACE_KILL, le fils doit être arrêté. |
PTRACE_PEEKTEXT, PTRACE_PEEKDATA |
Lire un mot à l’adresse addr dans l’espace mémoire du fils et renvoyer la valeur en résultat de ptrace. Linux ne sépare pas les espaces d’adressage de code et de données, ainsi ces deux requêtes sont équivalentes. (data est ignoré). |
PTRACE_PEEKUSR |
Lire un mot à l’adresse addr dans l’espace USER du fils, qui contient les registres et diverses informations sur le processus (voir <linux/user.h> et <sys/user.h>). La valeur est renvoyé en résultat de ptrace. En principe, l’adresse doit être alignée sur une frontière de mots, bien que cela varie selon les architectures (data est ignoré). |
PTRACE_POKETEXT, PTRACE_POKEDATA |
Copier un mot depuis l’adresse data de la mémoire du père vers l’adresse addr de la mémoire du fils. Comme précédemment, les deux requêtes sont équivalentes. |
PTRACE_POKEUSR |
Copier un mot depuis l’emplacement data de la mémoire du père vers l’emplacement addr dans l’espace USER du processus fils. Comme plus haut, les emplacements doivent être alignés sur une frontière de mot. Pour maintenir l’intégrité du noyau, certaines modifications de la zone USER sont interdites. |
PTRACE_GETREGS, PTRACE_GETFPREGS |
Copier les registres généraux ou du processeur en virgule flottante, vers l’adresse data du père. Voir <linux/user.h> pour les détails sur le format des données (addr est ignoré). |
PTRACE_SETREGS, PTRACE_SETFPREGS |
Remplir les registres généraux ou du processeur en virgule flottante, depuis le contenu de l’adresse data du père. Comme pour PTRACE_POKEUSR certaines modifications sont interdites. (addr est ignoré). |
PTRACE_CONT |
Redémarrer le processus fils arrêté. Si data est non-nul et autre que SIGSTOP, il est interprété comme un numéro de signal à délivrer au fils ; sinon aucun signal n’est délivré. On peut ainsi contrôler si un signal envoyé au fils doit lui être délivré ou non (addr est ignoré). |
PTRACE_SYSCALL, PTRACE_SINGLESTEP |
Redémarrer le processus fils arrêté comme pour PTRACE_CONT, mais en s’arrangeant pour qu’il soit arrêté à la prochaine entrée ou sortie d’un appel-système, ou après la prochaine instruction, respectivement. (Le fils sera aussi arrêté par l’arrivée d’un signal). Du point de vue du père, le fils semblera être arrêté par SIGTRAP. Ainsi, pour PTRACE_SYSCALL l’idée est d’inspecter les arguments de l’appel-système au premier arrêt puis de faire un autre PTRACE_SYSCALL et d’inspecter la valeur de retour au second arrêt. (add est ignoré). |
PTRACE_KILL |
Envoyer au fils un signal SIGKILL pour le terminer. (addr et data sont ignorés). |
PTRACE_ATTACH |
Attacher le processus numéro pid, pour le suivre. Le comportement du fils est le même que s’il avait fait un PTRACE_TRACEME. Le processus appelant devient alors le père pour de nombreuses choses (il recevra les notifications d’évènements, et sera indiqué comme le père dans un ps(1)). Mais getppid(2) renverra dans le fils le PID du vrai père. Le processus fils va recevoir un SIGSTOP, mais il ne sera peut-être pas stoppé tout de suite, utilisez wait pour attendre son arrêt (addr et data sont ignorés). |
PTRACE_DETACH |
Relancer un processus fils comme avec PTRACE_CONT, en commençant pas le détacher, ce qui rétablit sa parenté originale. Le processus ne sera plus suivi. Bien que cela soit involontaire, sous Linux un processus suivi peut être être détaché ainsi quelque soit la méthode employée pour démarrer le suivi. (addr est ignoré). |
Bien que les arguments de ptrace soient interprétés comme dans le prototype plus haut, la bibliothèque GlibC déclare ptrace comme une fonction variadique où seul l’argument request est fixé. Ceci signifie que que les arguments finaux inutiles peuvent être omis, bien que cela utilise un comportement non documenté de gcc(1). init(8), le processus numéro 1, ne peut pas être suivi. La disposition du contenu de la mémoire et de la zone USER dépendent du système d’exploitation et de l’architecture. La taille d’un mot, "word" est déterminée par la version du système d’exploitation (par exemple 32 bits pour Linux-32-bits, etc.) Le suivi peut engendrer des modifications subtiles dans le fonctionnement du processus. Par exemple si un processus est attaché avec PTRACE_ATTACH, son père original ne peut plus recevoir les notifications avec wait lorsqu’il s’arrête, et il n’y a pas de moyen de simuler cette notification. Cette page documente le fonctionnement actuel de ptrace sous Linux. Celui-ci peut varier sensiblement sur d’autres types d’Unix. De toute façon, l’utilisation de ptrace dépend fortement de l’architecture et du système d’exploitation. La page de manuel de SunOS décrit ptrace comme un appel-système "unique and arcane", ce qu’il est. Le mécanisme de débogage basé sur le système proc, présent dans Solaris 2 implémente un sur-ensemble des fonctionnalités de ptrace de manière plus puissante et plus uniforme. |
Pour les requêtes PTRACE_PEEK*, ptrace renvoie la valeur réclamée et zéro pour les autres requêtes, ou −1 en cas d’échec en remplissant errno avec le code d’erreur. Comme la valeur renvoyée par une requête PTRACE_PEEK* peut légitimement être −1, il faut vérifier errno après un tel appel pour vérifier si une erreur s’est produite. |
EPERM |
Le processus indiqué ne peut pas être suivi. Cela peut être dû à un manque de privilège du parent. Les processus non-root ne peuvent pas suivre les processus auxquels ils ne peuvent envoyer de signal, ou ceux qui s’exécutent Set-UID/Set-GID. En outre, le processus visé peut être déjà suivi, ou être init (pid 1). |
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ESRCH |
Le processus indiqué n’existe pas, ou n’est pas suivi par l’appelant, ou n’est pas arrêté (pour les requêtes qui en ont besoin). |
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EIO |
La requête n’est pas valide ou une tentative de lecture ou d’écriture dans une zone invalide de mémoire a eu lieu. Il peut également y avoir un problème d’alignement sur une frontière de mot, ou une tentative de redémarrage en envoyant un signal invalide. |
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EFAULT |
Tentative de lire ou écrire dans une zone mémoire invalide du processus ou du père. Malheureusement sous Linux, certaines variantes de cette erreur déclencheront EIO ou EFAULT plus ou moins arbitrairement. |
SVr4, SVID EXT, AT&T, X/OPEN, BSD 4.3 |
gdb(1), strace(1), execve(2), fork(2), signal(2), wait(2) exec(3) |
Christophe Blaess, 1997. |
ptrace(2) |