Linux

CentOS 5.3

sigaction(2)


SIGACTION

NOM

sigaction − Examiner et modifier l’action d’un signal.

SYNOPSIS

#include <signal.h>

DESCRIPTION

L’appel système sigaction() sert à modifier l’action effectuée par un processus à la réception d’un signal spécifique.

signum indique le signal concerné, à l’exception de SIGKILL et SIGSTOP.

Si act est non nul, la nouvelle action pour le signal signum est définie par act. Si oldact est non nul, l’ancienne action est sauvegardée dans oldact.

La structure sigaction est définie par quelque chose comme :

struct sigaction {
    void     (* sa_handler)   (int);
    void     (* sa_sigaction) (int, siginfo_t *, void *);
    sigset_t    sa_mask;
    int         sa_flags;
    void     (* sa_restorer)  (void);
}

Sur certaines architectures, on emploie une union. Il ne faut donc pas utiliser ou remplir simultanément sa_handler et sa_sigaction.

L’élément sa_restorer est obsolète et ne doit pas être utilisé, POSIX ne mentionne pas de membre sa_restorer.

sa_handler indique l’action affectée au signal signum, et peut être SIG_DFL pour l’action par défaut, SIG_IGN pour ignorer le signal, ou un pointeur sur une fonction de gestion de signaux. Cette fonction reçoit le numéro de signal comme seul argument.

Si SA_SIGINFO est spécifié dans sa_flags, sa_sigaction (au lieu de sa_handler) spécifie la fonction gestionnaire de signaux pour signum. Cette fonction prend le numéro comme premier argument, un pointeur sur une siginfo_t comme second argument et un pointeur sur une ucontext_t (transtypée en void *) comme troisième argument.

sa_mask fournit un masque de signaux à bloquer pendant l’exécution du gestionnaire. De plus le signal ayant appelé le gestionnaire est bloqué à moins que l’attribut SA_NODEFER ne soit précisé.

sa_flags spécifie un ensemble d’attributs qui modifient le comportement du gestionnaire de signaux. Il est formé par un OU binaire « | ») entre les options suivantes :

SA_NOCLDSTOP

Si signum vaut SIGCHLD, ne pas recevoir les signaux de notification d’arrêt d’un processus fils (quand le fils reçoit un signal SIGSTOP, SIGTSTP, SIGTTIN ou SIGTTOU) ou reprendre (c’est-à -dire, ils recoivent SIGCONT) (voir wait(2)).

SA_NOCLDWAIT

(Linux 2.6 et suivants) Si signum vaut SIGCHLD, ne pas transformer les fils en zombies lorqu’ils se terminent. Voir aussi waitpid(2).

SA_RESETHAND

Rétablir l’action à son comportement par défaut une fois que le gestionnaire a été appelé. SA_ONESHOT est un synonyme non standard obsolète pour cet attribut.

SA_ONSTACK

Appeler le gestionnaire avec une pile différente fournie par sigaltstack(2). Si cette pile est indisponible, on utilisera la pile par défaut.

SA_RESTART

Fournir un comportement compatible avec la sémantique BSD en redémarrant automatiquement les appels systèmes lents interrompus par l’arrivée du signal.

SA_NODEFER

Ne pas empêcher un signal d’être reçu depuis l’intérieur de son propre gestionnaire. SA_NOMASK est un synonyme non standard obsolète pour cet attribut.

SA_SIGINFO

Le gestionnaire de signal recevra trois arguments, et non plus un seul. Dans ce cas, il faut utiliser le membre sa_sigaction (apparu dans Linux 2.1.86.) et non pas sa_handler.

Le paramètre siginfo_t de la routine sa_sigaction est une structure contenant les éléments suivants :

siginfo_t {
        int     si_signo;       /* Numéro de signal         */
        int     si_errno;       /* Numéro d’erreur          */
        int     si_code;        /* Code du signal           */
        pid_t   si_pid;         /* PID de l’émetteur        */
        uid_t   si_uid;         /* UID réel de l’émetteur   */
        int     si_status;      /* Valeur de sortie         */
        clock_t si_utime;       /* Temps utilisateur écoulé */
        clock_t si_stime;       /* Temps système écoulé     */
        sigval_t si_value;      /* Valeur de signal         */
        int     si_int;         /* Signal Posix.1b          */
        void *  si_ptr;         /* Signal Posix.1b          */
        void *  si_addr;        /* Emplacement d’erreur     */
        int     si_band;        /* Band event               */
        int     si_fd;          /* Descripteur de fichier   */
}

Les champs si_signo, si_errno and si_code sont définis pour tous les signaux. (si_signo n’est pas utilisé sous Linux.) Le reste de la structure peut être une union, et il ne faut donc tenir compte que des champs qui sont significatifs pour le signal reçu. Les signaux POSIX.1b et SIGCHLD remplissent les champs si_pid et si_uid. SIGCHLD remplit aussi si_status, si_utime et si_stime. si_int et si_ptr sont fournis par l’émetteur d’un signal Posix.1b. SIGILL, SIGFPE, SIGSEGV et SIGBUS remplissent si_addr avec l’adresse de l’erreur. SIGPOLL remplit si_band et si_fd.

si_code indique la raison pour laquelle le signal a été émis. Il s’agit d’une valeur, pas d’un masque de bits. Les valeurs possibles pour tous les signaux sont :

VALEUR RENVOYÃE

sigaction() renvoie 0 s’il réussit et −1 s’il échoue.

ERREURS

EFAULT

act ou oldact pointent en-dehors de l’espace d’adressage accessible.

EINVAL

Un signal invalide est indiqué. Ceci se produit également si l’on tente de modifier l’action associée à SIGKILL ou SIGSTOP, qui ne peuvent pas être interceptés ou ignorés.

NOTES

Suivant POSIX, le comportement d’un processus est indéfini après qu’il ait ignoré un signal SIGFPE, SIGILL ou SIGSEGV qui n’avait pas été engendré par une fonction kill() ou raise(). La division entière par zéro a un résultat indéfini. Sur certaines architectures, cela déclenchera un signal SIGFPE. (De même, diviser l’entier le plus négatif par −1 peut déclencher SIGFPE). Ignorer ce signal peut mener à des boucles sans fin.

POSIX.1-1990 désapprouve le positionnement de SIGCHLD à SIG_IGN. POSIX.1-2001 le permet, ignorant que SIGCHLD peut être utilisé pour éviter la création de zombies (voir wait(2)). Cependant, les comportements historiques de BSD et System V sur l’ignorance de SIGCHLD diffèrent, aussi, la seule méthode entièrement portable pour s’assurer que les fils qui se terminent ne deviennent pas des zombies est d’intercepter le signal SIGCHLD et d’appeler wait(2) ou de faire quelque chose de similaire.

POSIX.1-1990 définit seulement SA_NOCLDSTOP. POSIX.1-2001 a ajouté SA_NOCLDWAIT, SA_RESETHAND, SA_NODEFER et SA_SIGINFO. L’utilisation des autres options de sa_flags peut être moins portable dans les applications conçues pour de vieilles implémentations Unix.

Le support de SA_SIGINFO a été ajouté dans Linux 2.2.

L’option SA_RESETHAND est compatible avec l’option SVr4 du même nom.

L’option SA_NODEFER est compatible avec l’option SVr4 du même nom pour les noyaux 1.3.9 et ultérieurs. Pour les noyaux plus anciens, Linux autorisera la réception de tous les signaux et pas seulement celui qui vient de se déclencher (écrasant effectivement sa_mask ).

sigaction() peut être appelé avec un second argument null pour obtenir le gestionnaire de signaux actuel. On peut aussi vérifier si un signal est valide sur la machine actuelle en l’appelant avec les deuxième et troisième arguments nuls.

Il n’est pas possible de bloquer SIGKILL ou SIGSTOP (en les spécifiant dans sa_mask). Les tentatives pour le faire sont silencieusement ignorées.

Voir sigsetops(3) pour les détails concernant les ensembles de signaux.

BOGUES

Dans les noyaux jusqu’au 2.6.13 y compris, spécifier SA_NODEFER dans sa_flags prévenait non seulement le signal livré d’être masqué pendant l’exécution du gestionnaire mais également les signaux spécifiés dans sa_mask. Ce bogue a été corrigé dans le noyau 2.6.14.

CONFORMITÃ

POSIX.1-2001, SVr4.

NON DOCUMENTÃ

Avant l’introduction de l’attribut SA_SIGINFO, il était déjà possible d’obtenir des informations supplémentaires dans le gestionnaire de signal sa_handler, en lui ajoutant un argument de type struct sigcontext. On peut retrouver ceci dans les sources du noyau. Ce mécanisme est désormais obsolète.

VOIR AUSSI

kill(1), kill(2), pause(2), sigaltstack(2), signal(2), sigpending(2), sigprocmask(2), sigqueue(2), sigsuspend(2), wait(2), killpg(3), raise(3), siginterrupt(3), sigsetops(3), sigvec(3), core(5), signal(7)

TRADUCTION

Ce document est une traduction réalisée par Christophe Blaess <http://www.blaess.fr/christophe/> le 14 octobre 1996 et révisée le 14 août 2006.

L’équipe de traduction a fait le maximum pour réaliser une adaptation française de qualité. La version anglaise la plus à jour de ce document est toujours consultable via la commande : « LANG=C man 2 sigaction ». N’hésitez pas à signaler à l’auteur ou au traducteur, selon le cas, toute erreur dans cette page de manuel.


sigaction(2)